Meme les meilleurs font des erreurs

[Xavier Rogé]

Hello à tous .

Cela fait un moment qu'en trainant sur le web je me pose cette question :
Suis le seul à mettre des pains lorsque je joue ?

Je m'explique :

A force de voir des vidéos ultra propres, des solos de batteries ultra rapide, des concerts pétaradants de feux d'artifices etc...
J'en suis arrivé à me poser cette question :
le monde musical ne tolère t'il pas l'erreur ?

Sommes nous obligés de jouer parfaitement pour plaire à la foule ? aux autres instrumentistes.

Nous vivons dans un monde du toujours plus plus plus plus mieux, plus parfait etc ...

Le pompon bien sur c'est quand nous tombons sur des vidéos de maitres qui nous en mettent plein la vue jusqu'à en arriver au stade de la remise en question fatidique.

Nous sommes convaincu de ne JAMAIS pouvoir y arriver.

Je suis sur que vous avez tous connu ça un jour ou l'autre .

MAIS NON !

Il y a peu de temps je suis tombé sur une vidéo d'un concert de Pat metheny avec Michael Brecker .
2 des plus grands musiciens aux mondes dans leur domaine.

J'ai été surpris d'entendre un plantage assez faramineux à la fin d'un concert filmé au Jazz à Vienne .

Un grand moment de solitude quoi .
J'exagère un peu quand même, vous verrez ça dans la vidéo ci dessous.

http://batteurpro.com/meme-les-meilleur ... es-erreurs

Et bien je me suis dit : finalement ces dieux de la musique sont des humains ! ils mettent des pains eux aussi !

Ils sont passés eux aussi par ces phases de pratiques interminables que nous connaissons tous pour arriver à leur niveau de brute épaisse. En sommes , ils ont aussi été des débutants.

Pour ceux que cela intéresse , j'ai analysé la vidéo dans l'article du blog

[Olived]

Je dirais même mieux les erreurs font les meilleurs.

[1KoNiTo]

Je dirais même mieux les erreurs font les meilleurs.

Putain ce que je suis bon alors !

[Dr Fred]

Pour ma part, j'ai fais un immense progrès le jour où j'ai compris que j'avais le droit (ou que je me suis octroyé le droit !) de faire des pains en concert.
Toutes proportions gardées, bien entendu, mais plus l'on joue des musiques improvisées, plus l'intérêt de ces musiques réside dans la prise de risques. SI l'on monte sur scène pour rejouer note pour note un chorus que l'on a déjà joué 100 fois, des plans de batterie que l'on connait par coeur, je ne vois pas l'intérêt. Il faut chercher, tester sans cesse, prendre des risques (plus ou moins calculés...) C'est ce qui nous fait avancer.

Je me suis donc octroyé le droit de faire des pains en concert. Ca ne veut pas dire que ça ne m'énerve pas quand j'en fais, mais depuis, ça ne gâche plus mon plaisir pour le reste du show...
Entendons nous, ça ne veut pas dire non plus que je me permet de coller un pain toutes les huit mesures

Xavier

[xhyde]

mode joke on
"un batteur n'a pas le droit de faire d'erreur, ni de "tenter" des trucs en live. Il est garant de l'ensemble du morceau. Seul le guitariste soliste peut se permettre de tout foutre en l'air..."
mode joke off

Je pense que ton analyse est vrai aussi pour la production: certaines personnes veulent à tout prix retrouver le son d'un album en live, ce qui me parait être un non sens (à part favoriser le playback). Il faut garder la musique "vivante".

Par contre, je comprends qu'un enregistrement doit d'être "parfait": un pain en live n'est à priori entendu qu'une seule fois, alors qu'un pain sur un enregistrement sera réécouter en boucle et va gâcher le morceau.

[doume]

Très instructif, ça rassure
Tu as bien disséqué le truc, sans la vidéo témoin c'est vrai qu'on se dit si on ne connaît pas le morceau : y a un truc chelou ,mais pas évident de savoir quoi.
Je préférerais toujours quelques erreurs à une perfection sans âme, mais pour les pains il vaut mieux être bassiste c'est plus discret que batteur.

[Xavier Rogé]

Par contre, je comprends qu'un enregistrement doit d'être "parfait": un pain en live n'est à priori entendu qu'une seule fois, alors qu'un pain sur un enregistrement sera réécouter en boucle et va gâcher le morceau.

C'est un point de vue purement subjectif , mais moi j'adore particulièrement quand il y a une légère imperfection dans un album, quand on entend le batteur râler derrière un plan qu'il vient de passer de justesse ( par exemple Brian Blade fait ça divinement bien).

Dans le temps , les albums étaient bourrés de petites imperfections qui rendaient la musique assez vivante.

Aujourd'hui grâce à Pro tools, tout doit être parfait !

Franchement je trouve ça chiant cette tendance à gommer les défauts.

[soft]

comme je te le disais sur ton site, Xavier, cette souplitude des musiques afro-caribéennes fait un accueil plus (que) bienveillant aux "imperfections" , et donne le sel de l'instant; j'aime beaucoup ces vidéos pédago ou le "master" clave binaire, et ou l'élève joue trinaire, et où il est le problème? il n'y a pas cette notion précise de défaut;

par contre si tu "cross-clave" , c'est à dire que si tu phrases la clave à l'envers ou portnawaque, tu vas en enfer direct.

la rédemption ça va bien deux minutes;

une grosse "plant"-erie(sic) qui m'a toujours fait ben rigoler c'est sur le premier Led Zeppelin, enregistré à la bourre en 36 heures, fin du chorus de "I can't quit you babe", c'est un peu panique à bord, même si on reste dans la structure, c'est chaud la manip (vers 3.30)

j'avais posé cette question à Barre Phillips, contrebassiste de jazz aventureux, et il m'avait bien dit que tous autant qu'ils étaient le plantage faisait partie du lot commun, mais comme un joueur expérimenté sait avoir les oreilles qui traînent, il retrouve très vite ses charentaises sans catastropher tout le monde.

"c'est le métier, Charolles" (Gotlib)