ASBA SSSSTORY

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loudvig
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ASBA SSSSTORY

Message par loudvig »

Asba, Asba, Asba…

Tout le monde en parle dans cette section vintage mais il manque un petit historique de la marque .
Pour les plus jeunes amateurs de vieilles caisses voilà donc la belle histoire de la plus réputée marque de percussions FRANCAISE .
( histoire tirée d’un article de Christophe Rossi dans Bat-mag )

Donc Asba qu’est-ce que cela veut dire ?
C’est la contraction des initiales du fondateur de la marque, Alfred , de celle de sa femme, Simone, de celle de leur nom, Boudard et de celle du mot «Accessoires».

La marque débute son activité en 1928 par la production d’accessoires pour orchestres, notamment des sourdines de trompettes .
L’entreprise se situe en banlieue parisienne, à Limeil-brévannes, d’où sortiront des pupitres et des stands pour instruments à vent .

La seconde guerre mondiale impose une cessation d’activité .
A la Libération, la marque redémarre et étoffe son catalogue en proposant ses premiers instruments de percussion :
Timbales et bongos très en vogue dans les années 50 avec la mode cha-cha mambo .

Avec l’arrivée de Jacques Périn, Asba développe le proto d’une caisse claire, la « révélation » suivi de la production de fûts pour constituer de vrais kits .

Ces kits vont venir concurrencer les marques « Metjazz », « Sonic » ou « Gary » qui luttent pour fournir du matériel aux batteurs français face aux marques étrangères importées des USA ou d’Angleterre .

Asba s’impose sur le marché français par le sérieux de sa production ( nombreux kits en Okoumé multiplis ).
D’abord fabriqués en dimensions métriques, Asba passe en système international en 1963 .

Asba développe une coopération technique et commerciale avec les batteurs vedettes de l’époque ( Armand Molinetti, Christian Garros, Daniel Humair) afin de d’améliorer la conception des batteries et des accessoires .
Ainsi la célèbre pédale de grosse caisse « Caroline » est né de la collaboration avec Daniel Humair ( Caroline étant le prénom de la fille de Daniel)
Cette pédale sera d’ailleurs distribuée par Ludwig aux USA et connaîtra un succès certain à l’étranger grâce à des batteurs comme Mitch Mitchell, John Robinson ou Mike Baird .
La réputation de la marque devient alors internationale .
D’autres instruments connaissent une « carrière » internationale dans les années 60 comme les congas bicolores ou la pédale pour cow-bell « mambo ».

Alfred Boudard décède en 1970 et c’est Jacques Périn qui reprend les renes de l’entreprise .
Avec les musiciens de l’époque, il développe une étroite collaboration afin de créer et promouvoir de nouveaux modèles .
Avec Christian Vander Asba sort des kits en métal en acier inox.
Asba produira aussi des kit en cuivre ou en métal recouvert d’un revêtement de couleur .
Les coloris s’étoffent de finitions en liège ou en bois exotiques tel le teck ou le palissandre .
C’est l’essor de production avec de nouveaux matériaux comme l’altuglass, la fibre de verre « fibercel » dont le batteur de Martin Circus, René Guérin, fera la promo avec un double kit bleu-blanc-rouge .

Le marketing se développe sous l’impulsion de Marc Périn, fils de Jacques, se basant sur la réputation d’un matériel 100% français .
Mais l’âge d’or ne dure qu’un temps !
La concurrence japonaise, avec un marketing très agressif, aura raison de la marque qui sombrera peu à peu au début des années 80 .
Asba produira encore quelques nouveautés comme le modèle « Linda » aux fûts coupés à 45° à la base et un modèle « Virginie » en fûts profonds .Deux batteries imaginées en collaboration avec Philippe Lallite et baptisées du prénom de la fille et la nièce du créateur de la « baguetterie » .

L’usine de Limeil-Brévannes ferme ses portes en 1983, la société est liquidée .

Asba rentre alors dans l’histoire et la mémoire collective .

Pour ceux qui veulent des images je les renvoie à drumarchives

http://www.drumarchive.com/asba/

ou bien au site Asba endormi depuis quelques années

http://www.asbadrums.com/


Bon, voilà j’ai lancé la balle .
Si d’autres aficionados veulent contribuer à l’historique de la marque chère à notre cœur…rectifier des erreurs ou bien compléter de menus détails, c est à vous :arrow:

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vilcoyot75
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Message par vilcoyot75 »

merci pour ce petit moment d'histoire ;)
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vavou
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Message par vavou »

petite éclairage

la mention accessoire , dans Alfred Simone Boudard Accessoires désignait dans les métiers de la musique toutes lespièce qui servaient au bruitage pour le théâtre, le cinéma.
les sourdines de trompette wha wha , les sifflets (du train) , les fouets, les énormes crécelles pour imiter les coups de fusil, les machines à vents..etc..et et aussi les percussions.

grosse caisse, (pour imiter le tonnerre)
les cymbale frappées (pour imiter le "son" des éclairs)
et tous les instruments de musique exotique.

voici le célèbre modèle de bongos année 50

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à l'époque on écrivait bongoes comme en américain. Car avec l'arrivée du 42ème état des USA, j'ai nommé PORTO RICO (pensez à West Side Story); le MANBO est devenu à la mode.
et son instrument fétiche: les BONGOES

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chico
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MODESTE WOOD BLOCK ASBA

Message par chico »

TRÈS BONNE INITIATIVE DE SYNTHESE...ET UN GRAND MERCI A CHRISTOPHE ROSSI ET BATMAG POUR CE TRAVAIL....

C'est quel numéro au fait ? Il date de quand ?



Voici une très modeste contribution à ce petit bout d'histoire... Car je dois beaucoup à ASBA, car après avoir débuté sur une batterie Olympic ( je vous passerai la photo un de ces jours !!!) c'est grâce aux instruments ASBA que j'ai pu assouvir mes envies de percussions...

Voici donc un accessoire idéal pour le bruitage des galops de chevaux mais aussi autres accompagnement de pas de danse...

LE WOOD BLOCK A 2 SONS

Image

Image
De l'oreille au geste... Du geste à l'oreille...

http://www.jazz-band.fr

le musée virtuel des vieilles batteries sur la drummerie :
http://www.ladrummerie.com/viewtopic.php?t=17648

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pirla
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Re: MODESTE WOOD BLOCK ASBA

Message par pirla »

chico a écrit :TRÈS BONNE INITIATIVE DE SYNTHESE...ET UN GRAND MERCI A CHRISTOPHE ROSSI ET BATMAG POUR CE TRAVAIL....

C'est quel numéro au fait ? Il date de quand ?
En fait ce n'était pas un article de C.Rossi mais de Marcel Blanche dans le Batmag N°83 d'octobre 95 (C.Vander en couve)

En tout cas, bravo à Loudvig pour ce rappel historique

Voici quelques autres éléments que j'avais pu récupérer lors d'une discussion au téléphone avec Monsieur Perrin il y a deux ans de çà.
ASBA
- la production annuelle a tourné entre 1200 et 3000 kits par an. La période la plus « glorieuse » fut durant les années 70
- la marque s’est assuré la collaboration de certains batteurs connus comme Daniel Humair qui a eu un rôle bien au-delà de la simple représentation. Il fut conseiller technique et est à l’origine d’innovations fameuses comme la pédale Caroline (nom de sa fille)
- la distribution aux USA a plutôt bien fonctionné grâce au support de Remo Belli qui a également produit des peaux aux normes métriques pour les batteries Asba

L’ingéniérie : de nombreuses solutions innovantes

- Pédale Caroline : conçue en 19xx sur les suggestions de D.Humair, roulements à billes industriels au format standard, des trous percés dans la pièce en nylon attachée à la talonnette de la pédale de manière à y passer un câble qui, relié au tabouret, évite à la grosse caisse de se déplacer en avant, réglage de l’angle de la batte, vissage latéral sur la grosse caisse (plus besoin de se mettre à genou), courroie de transmission à base de nylon tressé industriel (transmission de machinerie) pour une grande stabilité dans le temps et une haute résistance
- les pics d’arrêt de grosse caisse ou pédale en acier hautement renforcé donc toujours pointu
- la pédale Asba Tempo conçue avec l’aide du batteur Armand Molinetti. L’axe et le support de batte constituent une seule pièce moulée ce qui limite la masse de pièces en mouvement. Pas de charnière mais une pièce en nylon ce qui limite le bruit (idem sur pédale charleston)
- attache de tom « Roland Garros » : qui en a eu l’idée ? Christian Garros?
- évent de décompression permettant d’y loger une clé de serrage maintenue par un joint de caoutchouc (pour éviter les vibrations)
- chanfreins des fûts métal en jonc de caoutchouc
- serrage des pieds de grosse caisse par une pièce en insert et pas par vissage direct sur la tige du pied.


Les kit
- Les batteries en polyester
Pour répondre au marché Anglais et surfer sur la mode du psychédélique: environ 500 kits vendus

La fabrication des fûts était sous-traitée à un fabriquant d’objets plastiques industriels (sa plus grosse production portait sur des abreuvoirs à animaux). Les bandes de polyester étaient mises en forme sur des âmes en bois

Un système développé par Claude Cavagnollo (électronicien de la famille des facteurs d’accordéons) permettait d’allumer des lampes lorsque la batterie était frappée. Les kits étaient vendus sous l’appellation SUNLIGHT

- Les batteries en altuglass. Elles auraient été conçues avant les fameuses Vistalite de Ludwig

- Les batteries en acier : développées à la demande de Christian Vander
Premier prototype en acier inox (feuille 1/10e) sur bois. GC de 18". Le son ne lui convenait pas
Deuxième prototype : mise en forme d’une feuille d’inox chromé (épaisseur xxx) soudée. Ce fut un succès (il a toujours ce kit)
La série industrielle était proposée en finition brossée ou brillante
Questions : volumes et période de production ?

- Les batteries en cuivre : une dizaine max auraient été produites. On trouverait à l’intérieur une étiquette avec la date de fabrication et le nom du « finisseur »

- Les caisses claires métal
A l’origine du cuivre chromé formé par repoussage : Asba Révélation
Lorsque la production a commencé à devenir trop importante et pour rechercher un cout unitaire plus faible, la fabrication des futs a été confiée à une usine spécialisée dans la fabrication de cocottes minute.
Dernière modification par pirla le dim. 10 mai 2009, 17:42, modifié 2 fois.

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vilcoyot75
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Message par vilcoyot75 »

vavou tu pourras le lire, il me semble qu'il est dans ce que je t'ai donné ;)
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loudvig
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Message par loudvig »

l'article de bat-mag provient du numéro 179 ( Mokhtar Samba en couv.) et est bien signé Christophe Rossi .
qu'il est recyclé un article de Marcel Blanche est toujours possible !
(Marcel Blanche ne jouait pas sur Ludwig ? fin de l'aparté)

bon je suis content que cela est titillé vos neurones et sorti du placard quelques vieilleries asbatesques :D

PS bonne année à tous :cocktail: :cocktail:
...............o0o................
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pento
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Message par pento »

5 h du mat je viens de ranger mon asba "soundlight" (et non pas

"sunlight" pirla.. bon c'est pas bien grave...)

je me suis bien éclaté à réveillonner avec : quel son , quel look et

puis cette fibre de verre incroyable , elle est super légére aussi ....

merci pour l'historique , les catalogues , super initiative ....

allez bonne nuit et bonne année







8) 8) 8) 8)

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vavou
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Message par vavou »

Pento les photos !
Pento es photos !

allez tous en chœur:
PENTO LES PHOTOS

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loudvig
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Message par loudvig »

merci Pirla d'avoir citer Mr Perrin, c'est vraiment super instructif

oui Pento tu peux nous mettre un tof ici avec les ligths si c'est possible
j'en ai juste croisé une au salon de la musique en ....hou la 1974 75 :roll:
...............o0o................
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mathithdrummer
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Message par mathithdrummer »

Superbe ce petit moment d'histoire !
Quand soft va passer sur ce topic ! ça va faire mal

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Message par loudvig »

ben il ne passe pas le grand Soft !
bizarre non ?
...............o0o................
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soft
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Alfred port compris

Message par soft »

bah si, il passe, sa granditude, et il ne peut que constater votre intérêt pour cette belle firme innovante sur laquelle j'aimerais bien avoir des renseignements terre à terre comme:

à quelle époque et sous la pression de quel lobby Simone a-t-elle décidé que les fûts droits seraient affinés et renfortisés, à quelle époque les fixations de toms se sont elles transmutinées, quand est-ce que les tirants en croix sont ils deviendus des tirants à fente unique, quand est-ce que les coquilles "roots" se sont transformées en "Gretschinettes", pourquoi le tom de 14" a-t-il un déficit de profondeur par rapport au 13", comme chez Premier, pourquoi certains cerclages moulés sont comme neufs alors que d'autres sont comme vieux? qui était le "maître du son" et qui avait droit de vie et de mort sur le profilage des chanfreins? pourquoi les toms basse de 16" sont ils plus grands à un bout qu'à l'autre? quel est l'histoire des fûts dits "métriques"? qui en fixait les cotes, et pourquoi, pourquoi à l'époque les petites boîtes se donnaient le droit de rêver sans nécessairement en crever?

j'ai une fatigue chronique pour faire des photos, mais je vais peut-être vous grappiller quelques Asbateries de mon cru dès que la neige arrêtera de tombir;
Dernière modification par soft le mar. 6 janv. 2009, 19:50, modifié 1 fois.
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Bongo Kaiser

Couper les chanfreins en 4

Message par Bongo Kaiser »

soft a écrit : j'ai une fatigue chronique pour faire des photos, mais je vais peut-être vous grappiller quelques Asbateries de mon cru dès que la neige arrêtera de tombir;
Cela me ferait vraiment, vraiment, vraiment plaisir. Avoir une réponse aux impitoyables questions que tu poses aussi d'ailleurs.

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drumhand
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Message par drumhand »

Il n'y avait pas une sorte de partenariat avec un dénommé "Bonbon" pour les percus?
Envoyé de mon Bi-Bop.

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